Le 31 janvier 2021.
L’une des cloches de notre église a une étonnante histoire. En effet, elle a disparu pendant plus d’un siècle.
Elle a été fabriquée en 1624 pour la paroisse de Cornillon, sans doute fondue sur place par des ouvriers itinérants comme cela se faisait à l’époque. La preuve est gravée dans le bronze, avec le nom de Cornillon, la date de 1624 et une invocation à Saint Michel, patron de la paroisse. Elle a donc dû sonner à la volée pour toutes les grandes occasions, jusqu’au moment où on la descendit pour qu’elle remplisse d’autres fonctions.
L’histoire locale rapporte que notre belle, mais petite cloche a échappé aux réquisitions administratives du fait de ses dimensions et soit allée remplacer les deux cloches de l’église de Pommerol fondues pour fabriquer des canons.
Mais quand donc notre cloche a-t-elle fait preuve de solidarité envers ce village voisin ? Certainement au moment de la Révolution. En effet, deux décrets concernant la fonte des cloches des églises de France sont publiés, d’abord en 1791 pour fabriquer des pièces de monnaie, puis en 1793 pour la fabrication de canons. Il n’y aura plus après cette date d’utilisation des cloches en matériau de remplacement !
Les années, les siècles ont passé. Avec le XXème siècle, les campagnes se sont désertifiées. L’ancien village de Pommerol a été abandonné et son église désaffectée. La cloche n’avait plus de raison de sonner les heures et les offices.
Heureusement, grâce au bon vouloir de tous, notre cloche a pu prendre le chemin du retour et, le 18 avril 1937, elle s’est mise à carillonner de toutes ses forces après presque 150 ans d’absence.
Depuis elle sonne toujours les heures et les demi-heures, sauf la nuit (de 20h à 8h) On pourra juste regretter que les angélus du midi et du soir ne se limitent qu’à un tintement unique !
1-Cet article a pu être réalisé grâce à la revue “Cloches Mottoises” qui a paru jusqu’en 1997, pendant plus de 90 ans.
2- Les photos sont attribuées, dans l’ordre d’intégration à l’article, à l’entreprise Oule Constructions lors des travaux de réhabilitation de l’église Saint Michel (2003) et pour les deux suivantes au Fonds des Bâtiments de France et Archives départementales de la Drôme.