Patrimoine cornillonnais

L’église Saint Michel XIIème siècle.

Eglise paroissiale de l’ancien prieuré bénédictin de Saint-May à la fin du XII° siècle, dépendant d’une abbaye lyonnaise aux XI° et XII° siècle, la petite église de Cornillon-sur-l’Oule est dédiée à Saint-Michel et se situe dans l’ancien Diocèse de Gap.

Sa nef divisée en trois travées, a une voûte en berceau, typique du style roman fréquent dans la région. Son abside est harmonieusement surplombée d’un cul-de-four. Les deux fenêtres ouvertes sur sa façade méridionale éclairent l’intérieur.  Son discret clocher-peigne abrite deux cloches qui sonnent chaque heure et demi-heure du village : la petite date de 1624 et la grande de 1892.

Un beau tableau représentant Saint-Michel terrassant le dragon, qui décore un mur intérieur, date du XVII° siècle, mais les autres ornements datent, eux, du XIX°.

Trois autres églises médiévales dont il ne reste aucune trace, existaient dans les environs du village.

 

Le chateau.

Avertissement : Le château de Cornillon se situe sur une parcelle privée, nous déconseillons donc de vous rendre sur le site.

Dans la seconde moitié du XIIIe et au début du XIVe siècle, les seigneurs de Mévouillon et de Montauban, endettés, cèdent progressivement la mouvance, puis la pleine propriété de leurs castra à leurs voisins, les seigneurs du Dauphiné, de Provence et du Comtat. Le partage des Baronnies entraîne quelques tensions et batailles, qui tournent à l’avantage du Dauphin et du comte de Provence. Le premier se contente de restaurer les vieilles forteresses, mais le second se lance dans d’importantes reconstructions, notamment dans les enclaves de Mison et de Cornillon-sur-l’Oule.

Le château de Cornillon-sur-l’Oule a été bâti vraisemblablement entre 1242 et 1268. Il s’agit d’un château de hauteur, de plan grossièrement triangulaire, cantonné de deux tours demies rondes et d’une tour carrée. Le plan régulier et les vastes bâtiments alignés le long des courtines trahissent une tradition castrale étrangère, capétienne ou angevine. L’accès se fait au sud via des rampes commandées par les courtines, ou au nord par une poterne ouverte sous le feu d’une archère. Les tours comportent un rez-de-chaussée aveugle et voûté ; les deux tours demies rondes, au nord, sont ouvertes à la gorge et dotées de deux étages équipés d’archères ou de bouches à feu. La tour nord-est a en outre abrité le chœur de la chapelle castrale. La château de Cornillon-sur-l’Oule est un des témoignages les plus impressionnants du pouvoir comtal provençal qui contrôlait, entre le XIIIe et le XVe siècle, un ensemble de seigneuries dans la vallée de l’Oule, appelé la “claverie de l’Oule”. 

L’enceinte du château épouse le sommet d’une montagne qui culmine à 739 mètres d’altitude. Les dimensions des côtés de son enceinte triangulaire sont de 44, 30 et 51 mètres. Aux angles nord-ouest et nord-est, ont été construites deux tours circulaires. L’accès principal se faisait par le sud, mais une poterne existait dans le mur nord. A l’intérieur de l’enceinte, on retrouve les vestiges de trois corps de bâtiments, comme le montrent en élévation de nombreux trous de poteaux et, au sol, des restes de murs en élévation (salle, chapelle). Au centre de la cour intérieure se trouvait une citerne creusée dans le rocher et voûtée. A l’est et en contrebas du château s’étageait le village médiéval de Cornillon, dont seul une portion du mur d’enceinte nord qui rejoint celui du château est encore visible. La chapelle castrale est citée à la fin du XIIe siècle comme une dépendance de l’abbaye de Sainte-Barbe (Lyon), alors que le château n’est explicitement mentionné qu’en 1268. Il intégre le domaine comtal en 1305 et sert ensuite de siège de garnison et de châtellenie. Au XVIe siècle, il sert aux troupes protestantes. Au contraire d’autres forteresses royales de la région, comme Mérindol ou Mévouillon, il n’est pas démantelé au XVIIe siècle. Ses vestiges sont généralement datés du XIIIe et XIVe siècle, avec des phases de restauration au XVIe siècle.

 

La place des corneilles.

La place des Corneilles tire son nom du blason du village qui, sur fond or, représente trois corneilles des sables noires aux pattes et becs rouges. Cette place correspond au centre du village ancien. Elle est bordée par un grand lavoir construit en 1935, au-dessus duquel, se situait l’ancien four de la commune détruit en 1862.

Un autre four subsiste dans la rue du Four qui part du nord-est de cette place pour vous emmener vers l’église en croisant quelques calades.  Dans la région, les maisons anciennes sont pourvues de murs épais pour protéger de la chaleur en été et du froid en hiver; leurs façades sont régulièrement tournées et ouvertes vers le sud afin de capter au mieux lumière et chaleur. La maison sur laquelle est apposé le blason nous présente ainsi un mur nord presque aveugle. Cette maison était le presbytère du village aux XVII° et XVIII° siècles, puis a été transformée en école au cours du XIX° pour redevenir à nouveau un presbytère de 1900 jusqu’en 1945.

Le petit passage partant du sud-est de la place nous emmène au quartier dit des « Bollènes », tourné vers le sud et au bout duquel l’on peut admirer l’une des plus belles vues de la vallée depuis le village. Il est formé d’un ensemble de petites maisons et de granges construites le long du chemin menant à l’ancienne fontaine du village.